Toujours plus à l’ouest!

Nous comptions partir de bonne heure le samedi 20 juin afin de faire les 15h de routes en deux jours et essayer de profiter un peu plus du voyage. Comme souvent les choses ne se sont pas déroulées comme nous le pensions.

À peine la voiture démarrée, Shirley nous a fait des grands signes pour que nous nous arrêtions. Elle entendait un bruit étrange provenant de notre voiture. Elle a donc fait un petit tour complet pour voir ce qui n’allait pas. Le niveau d’huile était plutôt bas et la batterie s’est avérée être assez vieille. On s’en doutait mais on nous a aussi confirmé le fait que nous n’avions pas d’air conditionné. Cette voiture n’était peut-être pas le meilleur achat. En plus quelques jours avant le départ nous avons constaté que le parebrise était légèrement fissuré. Après quelques petits ajustements et un ajout d’huile nous pouvions partir. Un dernier au revoir à tout le monde et nous étions enfin sur la route.

Le paysage était à nouveau un peu tout le temps le même et nous avancions sur l’autoroute. En fin de matinée nous passions non loin de Cypress Hill, le plus haut point du Saskatchewan. Nous nous sommes arrêtés un peu après pour diner avant la frontière provinciale. Il n’y avait toujours rien de particulier entre les deux provinces. L’essence était un peu moins cher mais le paysage ne changeait pas une fois en Alberta. C’était toujours un peu plat. Nous avons aussi pu constater que les canadiens n’étaient pas spécialement disposés à respecter les limites de vitesse. Et plus surprenant nous sommes tombés sur une radio francophone au milieu de la province. Nous avancions assez bien et dans l’après-midi le paysage changeait et nous pouvions apercevoir les premières montagnes au loin. On était aux anges avec de nouveau de superbes paysages devant les yeux.

En fin d’après-midi on arrive près de Crownest Pass et non loin de la frontière avec la Colombie britannique. Nous trouvons un emplacement pour la voiture près du Frank Slide Interpretation Centre avec une vue imprenable sur les montagnes alentours. On est contents parce qu’il est encore assez tôt et que nous allons pouvoir profiter de la soirée. Un panneau nous indique qu’il y a des ours dans la région et qu’une mère et ses petits ont été aperçus la veille. Nous ne sommes pas vraiment rassurés et nous faisons du bruit en nous baladant dans le coin. Nous apprenons alors que la montagne de la tortue s’est effondrée il y a 100 ans sur le village de Frank. C’est évidemment assez triste mais en même temps très impressionnant. Il y a cette énorme montagne et tout ces rochers éparpillés dans la vallée. On fait un petit tour tranquillement, on prend quelques photos et on profite de la vue. L’endroit nous semble vraiment bien. Pas trop proche de la route, il y a des poubelles et puis surtout le paysage. Les ours nous font un peu peur mais bon si on ne laisse pas de nourriture on devrait être en sécurité. Nous trouvons même du wifi gratuit près de l’entrée du centre. On a pas vraiment faim et pas trop l’envie ni le courage de se faire à manger. On va donc se prendre un petit truc à grignoter puis on s’installe pour la nuit. Il est à peine 20h30 donc on joue un peu dans la voiture. Des promeneurs viennent et reviennent encore de randonnée malgré l’heure avancée. Nous on se sent prêts à passer une bonne nuit et à se reposer.

Malheureusement, Lucie ne se sent pas bien soudainement. Elle a sans doute digéré mal quelque chose. Elle sort donc en trombe de la voiture et demande à Thomas de lui trouver des affaires. Tout était bien rangé pour la nuit il faut donc retrouver où sont les choses et on se précipite un peu. Surtout on ne fait pas attention au vent et au lieu où on a déposé les clefs. Nous sommes donc tout les deux en dehors de la voiture quand un coup de vent la ferme brusquement. Les clefs sont à l’intérieur et la voiture se verrouille. Nous sommes enfermés dehors. Il est presque 22h. Et là on est presque au milieu de nul part. Thomas est vraiment énervé par cette situation mais heureusement Lucie garde son sang froid et se souvient que nous avons eu l’intelligence de prendre une assistance 24h/24 pour tout le Canada. Nous les contactons donc et il nous disent qu’ils vont envoyer quelqu’un. Quelques minutes plus tard nous recevons un coup de téléphone pour nous prévenir qu’ils seront là dans moins de 30 minutes. Même pas 10 minutes après une voiture arrive sur le parking. C’est eux qui viennent nous secourir. La dame a tout un attirail et finit par réussir à ouvrir la voiture. On est sauvés et rassurés ! On la remercie chaleureusement et nous pouvons enfin pus coucher et dormir un peu.

Notre voiture, au milieu du parking vide (la photo a été prise le lendemain matin)

Le lendemain nous nous sommes remis en route en espérant que le voyage ne nous réserverait plus trop de surprises. En vérité nous ne nous attendions pas à voir autant de beaux paysages en roulant. C’est vrai que souvent on dit que le paysage est beau et peut-être que c’est difficile de rendre compte à quel point c’est vrai à l’écrit. Même les photos ne rendent pas toujours justice à la beauté des lieux. Il nous restait 7h30 de voyage pour arriver à destination. Nous avons donc un peu pris notre temps en s’arrêtant de temps à autre. Vers midi on s’est rendu compte que notre bidon d’eau coulait vraiment fort et avait coulé sur nos affaires dans le coffre. Il a donc fallu faire sécher le tout et nous trouver un autre moyen pour stocker de l’eau si possible plus solide. On s’est donc rabattu sur un bidon d’essence. Quelques kilomètres plus loin nous prenions notre pose midi à midi puisque nous venions de changer à nouveau de fuseau horaire et nous étions maintenant à l’heure du Pacifique avec 9h de décalage. Le trajet s’est poursuivi avec toujours de sublimes paysages. Nous roulions dans les montagnes ce qui donnaient lieu à de belles montées mais aussi à des énormes descentes. Sans oublier les points de vues. En fin de journée nous sommes arrivés vers Osoyoos dans la vallée d’Okanagan. Nous étions presque arrivés à destination. La vue sur la vallée nous a impressionné mais ne nous faisait vraiment pas penser au Canada. Après quelques courses nous avons fait le reste de la route pour aller au vignoble. Il se trouvait à flan de montagne avec une vue sur une vallée avec une jolie rivière. Nous avons alors rencontré Aaron le responsable et puis nous nous sommes installés. Le travail débute à 6h donc il a fallu se coucher tôt !

Encore de belles péripéties avec ce petit trajet de deux jours mais finalement on a su s’en sortir. La Colombie britannique nous attends maintenant avec on l’espère de belles découvertes à la clé!

Moose Jaw – Saskatchewan

Mais au fond pourquoi les articles sont si lents à arriver et pourquoi ne sont ils pas illustrés de photos commentées comme d’habitude ? Et bien tout simplement parce que depuis le 7 juin et notre départ nous n’avons plus de connexion internet fiable. Nous utilisons donc les wifi gratuits quand nous le pouvons et bizarrement ils ne supportent pas trop les photos. Nous les ajouterons sûrement par la suite. Ce ne serait pas la première fois que l’on modifie un article ! Une bonne raison de revenir et de relire nos aventures dans les prochaines semaines 😉

Shirley, notre hôte de ce cinquième Helpx nous avait contacté via la plateforme il y a déjà plusieurs semaines alors que nous étions toujours à Boldairpur. Nous envisagions alors de partir au début du mois de juin avec une voiture. Mes choses ne se sont pas exactement passées comme on le pensait mais finalement nous étions bien en route le 7 juin et nous sommes arrivés le 10 après 36 heures de trajets. Nous étions évidemment fatigués et après avoir fait connaissance, une petite visite des lieux et manger un morceau nous tenions à peine debout voire même assis. Shirley nous a donc dit d’aller bous coucher et de ne pas se tracasser pour le réveil le lendemain. Nous étions heureux qu’elle soit si compréhensive et on ne s’est pas fait prié pour aller se coucher.

Shirley vit dans une ferme à une vingtaine de kilomètres du centre ville de Moose Jaw au Saskatchewan. Elle vit seule là-bas avec des tas d’animaux. Deux chiens, on ne sait pas exactement combien de chats, plusieurs poules, douze moutons, deux chevaux, un alpaga et un lapin. La ferme est assez isolée pour se rendre jusque là il faut prendre un chemin en gravier avant de prendre un petit chemin de terre. Il ya des voisins mais ce sont des fermes et ils ne sont pas si proches. Le Saskatchewan semble plat et du coup nous pouvions voir très loin à l’horizon. Ça donnait lieu à de beaux ciels mais aussi à de grands vents. Il n’y a pas beaucoup d’arbres dans la région mais Shirley en avait quelques uns dans son jardin et elle avait aussi un potager. Il n’y avait pas eu de pluie depuis longtemps et le sol était vraiment sec. La ville de Moose Jaw est situé au milieu du Saskatchewan qui est lui-même au milieu du Canada. C’était donc un point de chute idéal pour notre voyage vers l’ouest canadien. La ville est assez jolie en soi. Nous pensions passer deux semaines environs sur place.

Après une bonne nuit de sommeil, nous étions fin prêts pour la journée et pour aider notre hôte. Nous avons commencé par réparer une clôture le matin avant de commencer à aarracher des mauvaises herbes l’après-midi. Shirley est assez âgée et a mal au genou. Elle ne sait donc pas beaucoup marché ou se déplacer. Elle passait donc la tondeuse pendant que nous travaillions. Le soir elle aime regarder la télévision en mangeant son souper mais ce soir là nous avons mangé à deux dans la cuisine. Nous avons ensuite refait un tour des lieux et de tout les animaux. Le lendemain nous avons de nouveau coupé des mauvaises herbes qui poussaient dans des framboisiers. On était un petit peu déçu de ce début d’HelpX. On ne faisait pas grand chose. On apprenait pas grand chose et on avait un peu du mal avec Shirley. Elle avait ses habitudes et nous a remis un peu à l’ordre sèchement. On a donc commencé à chercher d’autres endroits pour partir de là.

Évidemment par la suite nous avons appris à apprécier Shirley qui est vraiment drôle et qui a plein d’anecdotes à raconter. Elle a accueilli plusieurs Helpx et des étudiants ainsi que des enfants placés. Elle a un avis sur tout et connait plein d’histoires sur la région. Elle est vraiment généreuse et gentille au fond. Ainsi, le vendredi elle nous a amené dans une friperie qu’elle avait fait ouvrir juste pour nous. Nous avons pu choisir et prendre des vêtements et elle a voulu tout payer. Le samedi elle nous a amené dans une vente aux enchères. Au vu des circonstances celle-ci se passait à l’extérieur. Il y avait quand même beaucoup de monde mais le plus surprenant était les objets vendus aux enchères. On aurait dit une brocante ou même parfois les restes de parcs à containers. C’était à nouveau drôle d’entendre la vente aux enchères parce que l’homme parle vraiment vite et on ne comprends pas tout. Cependant il y avait beaucoup de vent et il faisait assez chaud donc ce n’était pas très agréable. Nous sommes restés vraiment longtemps là car Shirley convoitait certains objets et mêmes des plantes. Nous nous envoyions un peu sur la fin. Mais on commençait à apprécier la région et le Helpx. Cependant nous venions de trouver un boulot pour le 22 juin et il allait falloir partir le 20 pour pouvoir aller jusque là.

Le reste de notre séjour s’est bien passé. On a commencé à s’occuper des poules et d’un agneau. On a un peu cuisineé. On a aidé à nettoyer une prairie où des arbres étaient presqu’au sol.il fallait donc les couper pour qu’ils puissent repousser droit. Ça nous a pris deux jours en tout. Il fallait aussi encore et toujours arracher des mauvaises herbes, nous avons nettoyé à l’intérieur les jours où il faisait moins beau. Le soir nous mangions avec elle devant la télévision. On papotait et on regardait un show qui s’appelait Still Standing, c’était une émission qui nous faisait découvrir des petites villes du Canada de façon humoristique. Shirley était triste que tour soit fermé car elle voulait vraiment nous faire découvrir la region et nous faire voir plein de choses. Nous avons quand même pu aller faire un tour en ville. Elle nous a aussi amené dans la cabane de son cousin qui est au bord d’un lac. Nous avons alors découvert que la province était loin d’être plate car nous avions un point de vue sur des kilomètres depuis la colinne au dessus de sa cabane. Le dernier jour elle nous a emmené voir le deuxième plus haut point de vue du Saskatchewan ainsi qu’une grande pierre posée dans un champ. La vue était dingue et nous avons fait de superbes photos. Elle nous a aussi appris un nouveau jeu de carte.et plein de petits trucs.

Finalement les deux jours sont passés vraiment vite et Shirley a été adorable. On a apprécié notre séjour au Saskatchewan. C’est certain que la province avait encore des secrets à nous faire voir et nous espérons en voir certains lorsque nous repasseront la voir au retour. Elle était vraiment triste que nous partions et elle nous fait promettre de revenir. Nous aussi nous étions un peu triste mais nous commençons à manquer de temps si nous voulons pouvoir atteindre le Pacifique cet été. Le voyage est déjà presque terminé il nous reste si peu de temps. Plus on avance dans le pays et plus on se rend compte qu’il y a plein de choses à voir et à faire on aurait pas assez d’une vie pour tout faire. Nous on a juste un an et on compte en profiter un maximum jusqu’au bout. Tout en étant prudents bien évidemment.

En route vers l’ouest

Après trois semaines passées chez Ken, nous étions heureux de reprendre la route et de repartir à l’aventure. Il est certain que ce voyage ne se passe pas exactement comme on l’aurait souhaité mais nous nous considérons chanceux d’être ici et nous voulons profiter des derniers mois qui nous restent.

Il fallait cependant régler un petit détail avant de partir. En effet, en nous vendant la voiture, le garagiste nous avait prévenus qu’il faudrait vidanger et changer l’huile de celle-ci mais que la voiture avait été vérifiée et qu’en dehors de ça tout allait bien. Nous avions déjà fait un aller-retour jusqu’à Brownsburg Chatam pour dire bonjour et chercher une commande et tout s’était bien passé. Le souci était surtout de trouver un garage qui pourrait nous faire notre vidange avant notre départ. Après avoir essayé plusieurs endroits, nous nous étions rabattu sur le centre auto de Canadian Tire qui pouvait nous recevoir le samedi 7 juin au matin. Normalement ça n’allait pas prendre trop de temps et nous pourrions reprendre la route par la suite. Une heure après avoir déposé la voiture, le caissier vient nous chercher et nous fait une liste énorme de choses à changer sur cette voiture. Il y en aurait pour 1500 dollars en tout. Nous savons évidemment que ce genre d’endroit va essayer de te faire faire des réparations mais nous sommes tout de même inquiets. Surtout lorsqu’il nous montre que le pneu avant gauche tient à peine à la voiture. Nous essayons de joindre le garage, Ken,…  Ken nous dit que ce n’est pas un bon endroit pour faire des réparations, nous disons donc que nous allons rentrer et faire les réparations nous-même, tant pis pour le départ, il sera reporté. Mais là ils veulent nous faire signer une décharge car la voiture est vraiment dangereuse à conduire selon eux. On ne sait pas trop quoi faire, on se sent mal et on a l’impression de s’être fait avoir en achetant la voiture. Nous acceptons de faire les réparations essentielles sur place et essayons de joindre le garage pour se plaindre. Nous avons passé la matinée à attendre les réparations et à essayer de voir ce qu’on pouvait faire. Finalement nous avons eu le garage qui nous a dit qu’il voulait bien faire les réparations le lundi et que ça lui couterait deux fois moins cher que là où nous étions. C’était cependant trop tard. Il a donc accepté de nous verser une compensation financière. Toute cette histoire nous avait retardés et on ne savait pas trop quoi faire. On se sentait mal mais nous ne pouvions pas retourner chez Ken car il recevait des amis et il n’y avait plus de place pour nous. Nous avons été manger dans un  parc notre pique-nique et après s’être posés et avoir discuté nous avons décidé de reprendre la route et de partir comme prévu avec un demi-jour de retard.

Il y en avait en tout pour 36 heures de route et Lucie avait planifié plus ou moins quatre jours de conduite. Nous sommes donc partis vers l’ouest mais il nous fallait d’abord quitter  le Québec. Là il faut savoir que rien que le Québec fait trois fois la taille de la France, nous avons donc roulé jusqu’au soir en nous arrêtant quelque fois. Nous avions tout prévu afin de nous arrêter le moins possible et d’être le moins souvent possible en contact avec des gens. Nous avions de la nourriture en suffisance, du matériel pour cuisiner,  nos affaires pour dormir dans la voiture et si nous devions nous arrêter nous avions nos masques en tissus et du désinfectant. Le samedi soir nous nous sommes donc arrêté sur une aire de repos pour souper avant de reprendre la route jusqu’au coucher du soleil. Là nous avons trouvé, via une application que Lucie avait téléchargée, une descente à bateau pour se parquer un peu à l’écart de la route et des habitations et pour pouvoir dormir. La première nuit s’est plutôt bien passée et nous sommes repartis vers 8h le matin. Vers 10h nous étions en Ontario. Nous avions peur qu’il y ait des contrôles entre les frontières provinciales et nous avions donc une lettre écrite par notre future hôte expliquant où on allait et ce que nous faisions sur la route. Cependant nous n’avons rien vu le premier jour. Il y avait des panneaux demandant de se faire tester si on pensait avoir le virus. Nous roulions donc  sur la Transcanadienne par le Nord et nous traversions l’Ontario. L’autoroute n’en est pas vraiment une et la vitesse y est limitée mais nous avions de superbes paysages qui défilaient sous nos yeux. Le pays nous semblait vraiment beau. Surtout que nous avons croisé deux orignaux sur la route. L’animal est énorme et vraiment très impressionnant à voir. Le soir, après de petites recherches, nous avons finalement trouvé une belle descente de bateau au bord d’un lac. La nuit fut cependant bien moins calme car un orage s’est déclaré et que la pluie en tombant perturbait notre sommeil.

Le lundi matin, nous avons donc repris la route. L’Ontario est vraiment grand et nous savions qu’il nous faudrait du temps pour le traverser. Cependant nous avions toujours de beaux paysages et la route ne nous semblait pas si longue. Nous continuions à avancer vers l’Ouest tranquillement. Pour nous distraire on parlait ou bien nous écoutions la musique à la radio quand il y en avait ou sur nos téléphones. Vu que le territoire est grand il faut parfois réfléchir s’il faut faire le plein ou non car il y a parfois plus de 100 kilomètres sans pompe à essence. Ainsi le lundi soir, nous étions proches de la réserve et nous voulions faire le plein. Nous avions repéré une pompe sur la route à une vingtaine de kilomètres de la dernière ville en Ontario. Cependant sur place, aucune pompe ne fonctionnait. Nous étions à plus de 20 kilomètres de la ville et de la frontière avec le Manitoba. Nous ne savions évidemment pas ce qu’il en était des contrôles. Nous sommes donc retournés en ville avant de reprendre la route pour trouver un endroit où dormir. Là pour la première fois nous n’avons rien trouvé. On entendait à la radio une alerte pour une tempête mais de ce que nous comprenions c’était au nord de L’Ontario. Erreur, c’était exactement là où nous étions et ce n’était pas du tout un gentil orage comme la veille. La pluie tombait vraiment à grandes eaux et le ciel était très sombre. Le vent soufflait aussi extrêmement fort. Nous n’avions toujours rien trouvé pour dormir et il nous semblait évident que la voiture n’allait pas être optimale. Nous sommes donc retournés à nouveau en ville pour dormir dans un motel. Il était tard et il y en avait déjà plusieurs complets ou fermés mais finalement nous avons trouvé. Là nous avons eu la surprise de voir que nous avions changé de fuseau horaire et qu’il était une heure plus tôt que nous pensions. Le lendemain matin nous étions prêts pour le dernier morceau après une bonne mais un peu courte nuit. Nous sommes donc arrivés au Manitoba où il n’y avait que des panneaux informatifs et pas de contrôle. Après quelques kilomètres, la route a vraiment changé pour se transformer en autoroute à deux bandes et le paysage à lui aussi changé. Nous ne voyions plus que des champs à perte de vue. Nous étions dans les prairies. La route était beaucoup plus monotone et il y avait aussi moins d’endroits pour s’arrêter. Dans l’après-midi, nous étions au Saskatchewan et nous avions à nouveau reculé d’une heure car ils ne passent pas à l’heure d’été. Enfin, en début de soirée nous sommes arrivés chez Shirley à Moose Jaw, au milieu des prairies.

Le trajet a été long mais nous a appris plusieurs choses. Les canadiens sont vraiment gentils mais on peut difficilement leur faire confiance en matière d’argent, l’Ontario est vraiment beau et nous ne nous en étions pas rendu compte en arrivant ici, il faut vérifier la météo prévue pour l’endroit où on veut passer la nuit et conduire longtemps c’est fatiguant. Nous étions vidés et sans énergie en arrivant. Le changement de fuseau horaire n’a pas aidé non plus. Mais maintenant nous allons bien et nous continuons de profiter de ce voyage tout en étant prudents.

Retour à Lavaltrie

Nous avons donc dû quitter précipitamment Brownsburg Chatam afin de soigner Lucie.

Le samedi 16 juillet, 3h après notre appel à Ken, nous étions chez lui. Tout s’était passé très vite et on était encore un peu secoués. Malgré tout nous étions heureux de retrouver la bonne humeur de Ken et sa maison. Le soir même de notre arrivée, il est revenu avec des huiles essentielles que sa sœur, infirmière, lui avait recommandées afin de soulager un peu Lucie. Le lendemain il a passé une partie de la journée a essayer de contacter des médecins de sa connaissance. Avant finalement de trouver un rendez-vous à Lucie le lundi. Il s’est vraiment démené afin que Lucie puisse être guérie et soulagée rapidement.

Pendant notre séjour chez lui nous avons essayé de l’aider le plus possible. Dans les tâches quotidiennes, dans les petits travaux,… Il nous a demandé quelquefois notre aide pour mettre de la peinture, déplacer des choses, vider et nettoyer une maison, construire une terrasse,… En dehors de ça nous nous sommes beaucoup occupés du chien et de temps à autres de ses deux jeunes enfants.

Lavaltrie n’était pas fort animée en mars et elle ne l’était pas davantage à la fin du mois de mai. La ville avait changé puisque de l’hiver nous étions passé à l’été. Nous avons même eu une vague de chaleur avec des températures jusqu’à 35 degrés. Nous nous occupions en jouant à des jeux, en se baladant avec ou sans le chien, en regardant la télé ou en profitant du jacuzzi que Ken avait installé sur sa terrasse. Nous sommes aussi allés passer un week-end à Rawdon dans son chalet avec toute sa famille. Il y avait un énorme jacuzzi pour neuf personnes et un quai pour accéder au lac. Il y avait un kayak et un paddle et vu qu’il faisait beau nous en avons profité !

Malgré tout, le temps nous semblait long et vu que Lucie guérissait il nous semblait qu’il était temps de repartir. Le tout était de voir comment et quand. Il était certain que refaire du pouce avec les conditions actuelles allait être difficile donc nous en étions arriver à la conclusion qu’il nous faudrait une voiture. Ken était prêt à nous en céder une à un bon prix mais lorsque que Thomas l’a conduite, l’embrayage a pété après même pas 500 mètres. Avec les réparations et tout le reste on ne savait pas jusque quand il allait falloir attendre. Nous avons été voir et essayé quelques voitures ici mais elles étaient quand même assez cher. Finalement nous en avons trouvé une via un garage que Ken connaissait bien. Après les démarches d’assurances et de plaque nous étions donc prêts à partir.

Il nous reste maintenant quelques préparatifs à faire avant de reprendre la route et notre voyage. Nous partons vers l’ouest et nous espérons que tout se passera bien. Nous avons passé presque trois semaines cette fois ici et nous remercions vraiment Ken pour son accueil et sa générosité. Sans lui on ne sait pas où on en serait aujourd’hui. Il est certain que lui, sa famille, ses amis et son chien que nous avons côtoyés régulièrement vont nous manquer dans les prochains jours. Il nous reste maintenant tout un été pour finir cette aventure canadienne.

Deux mois plus tard

Nous étions donc arrivé à Brownsburg-Chatam. Nous devions y rester un mois mais les circonstances ont fait que nous y sommes resté plus longtemps. Vous avez lu nos aventures pendant le confinement à Boldairpur mais il s’est encore passé des choses depuis.

Nous avons continué à travailler dans l’érablière et la production de sirop d’érable jusqu’au 26 avril. C’était la dernière journée de bouillage. Nous faisions bouillir l’eau d’érable recueillie pour obtenir du sirop. Il faut savoir qu’il faut environ quarante litres d’eau pour faire un litre de sirop. Et ce jour-là nous avons atteint un record pour Boldairpur de quatre livres à l’entaille. Ce qui veut dire que chaque arbre à produit assez d’eau pour produire quatre livres de sirop. C’est une moyenne évidemment. Au total nous avons produit 9700 litres de sirop ce qui est quand même pas mal. Les installations de Boldairpur ont vingt ans pour certaines donc c’est un beau record au vu de l’installation et du fait que l’érablière n’est pas spécialement grande. Nous avons été félicités pour notre travail et pour fêter ça nous avons bu un Mistel d’érable, une liqueur à l’érable. Les semaines suivantes nous avons commencé à faire d’autres choses que travailler dans la forêt et la cuisine. Nous avons ainsi travaillé au jardin, à la tonte du gazon, au rucher avec les abeilles, au rangement des choses qui ne servent que pour l’hiver et au barrage de castor. En effet, nous avions constaté que l’eau montait dangereusement et menaçait une des routes du domaine. Pendant trois jours nous sommes donc allés avec Lilou, la chienne, déranger le castor afin de défaire le barrage pour baisser le niveau d’eau. Après trois jours, il avait déménagé et le niveau d’eau était bien redescendu. Les constructions des castors sont impressionnantes et nous avons pu observer l’animal de près. Il a aussi fallu commencer le nettoyage des installation de l’érablière pour clôturer la saison. Et nous avons aussi fait du désentaillage d’arbre.Nous nous occupions toujours des poules et nous avions commencé à mettre des oeufs en couveuse pour pouvoir avoir des poussins. Nos journées étaient donc toujours bien remplies mais nous avions des horaires plus normaux et des week-ends complets.

Pour nous occuper, nous allions souvent marcher, seul ou avec Lilou. Celle-ci quand elle n’était pas occupée avait tendance à fuguer. Nous avons aussi pu participer aux cours de yoga et à des réunions pour le développement d’une serre sur le domaine. Lucie a un peu repris des entraînements de danse et Thomas travaillait des textes pour se remettre à la déclamation. Le puzzle étant fini, nous avons commencé des mandalas et Lucie de la peinture à numéros. Nous avons aussi pu regarder un film indien, du pur cinéma bollywoodien. Il y a aussi eu des anniversaires au début du mois de mai et nous avons donc eu l’occasion de chanter « bonne fête » et de manger un bon gâteau. En fin de semaine, vu que nous nous faisions des repas nous profitions de la machine à faire des frites pour couper des patates et nous faire des frites fraiches. Le beau temps revenant peu à peu, nous avons fait un peu de vélo et du kayak sur le lac. La météo a été assez variable lors de nos dernières semaines. Nous avons encore eu de belles chutes de neige le 7 mai, et la veille nous avions du soleil! Lorsqu’il faisait beau, nous dînions dehors. Mais le beau temps signifie aussi le retour des insectes ce qui est de suite moins chouette. Ici ils sont vraiment nombreux et agaçants. Donc parfois en journée il fallait porter un filet pour éviter de se faire agressé par les petites bêtes. Le soir, nous fermions le poulailler et nous pouvions observer de magnifiques ciels sans aucune pollution lumineuse.

Malheureusement nous avons dû quitter notre petit coin de tranquillité un peu plus tôt que prévu. Nous espérions rester juqu’en juin et puis reprendre notre voyage d’une façon ou d’une autre. Mais il y a un peu plus de deux semaines, Lucie a commencé à avoir mal à la main. Au début, nous pensions que c’était de l’eczéma et Lucie le traitait comme d’habitude. Mais ça a commencé à empirer et à se développer. Nous avons donc essayé plein de produits différents afin de soulager Lucie et sa main droite. Le 11 mai, Lucie avait tellement mal qui lui était impossible de travailler. Il a alors été décidé de la mettre au repos. Malgré tous les efforts et tout les soins prodigués, l’état de Lucie ne s’améliorait pas. Il semblait de plus en plus certain qu’il allait falloir consulter. Le samedi 16 mai, nous avons eu un entretien avec les responsables de Boldairpur pour voir ce que nous pouvions faire. En effet, le soucis c’est qu’en sortant du domaine, il allait falloir se mettre en quarantaine pendant deux semaines et nous ne pourrions donc pas travailler. Le système de santé étant assez différent qu’en Europe, une consultation en urgence allait nous coûter cher et il n’était pas certain que nous pourrions être remboursé par la suite. La solution qui nous a alors été proposé était de regarder pour rentrer en Belgique et soigner Lucie sur place. Notre voyage serait alors terminé car au vu de la situation, revenir cet été semblait extrêmement compliqué. Nous avions jusqu’au lendemain pour trouver une solution ou un vol de retour. Nous avons contacté nos familles et surtout les gens que nous connaissions ici au Canada. Ken, notre sauveur lors de notre périple, celui qui nous a accueilli début mars, nous a alors proposé de venir nous chercher le soir même car il n’était pas loin. Il allait ensuite contacter sa clinique privée pour que Lucie puisse voir un médecin. Nous en avons discuté avec les responsables et cette solution semblait la meilleure. Nous avons donc fait rapidement nos sacs et nous avons pu dire au revoir à tout le monde. Il est certain que ce n’était pas le départ que nous avions imaginé mais les circonstances faisaient qu’il fallait partir. Avec une certaine émotion nous avons donc quitté les lieux. Lucie a pu voir un médecin lundi et il s’est avéré qu’il s’agissait très certainement d’un contact avec de l’herbe à puces, une plante d’ici, qui aurait provoqué une réqction cutanée et celle-ci s’était fortement infectée. Elle va maintenant beaucoup mieux.

Nous sommes donc à nouveau chez Ken et nous attendons que Lucie se rétablisse. Nous réfléchissions pour la suite de notre voyage. Nous aimerions toujours partir vers l’ouest mais si ça ne peut pas se faire nous ferons un tour du Québec cet été. Nous avons passé de supers moments à Brownsburg-Chatam, le lieu et les gens nous manquent déjà. Nous sommes reconnaissants de tout le temps passé là-bas, nous aurions aimé faire encore plein de choses. Le confinement était vraiment plaisant sur place et nous nous sentions pleinement en sécurité. Nous avons pu découvrir de nouvelles choses et se développer personnellement. Nous nous sommes sentis bien, comme dans une grande famille et ce fut vraiment triste de partir aussi précipitamment.

Lavaltrie

On a un peu de retard dans nos articles mais on essaye de donner des nouvelles quand on le peut. Tout d’abord il faut vous rassurer si vous étiez inquiets pour nous. Nous allons bien et l’épidémie ne nous a pas touché. Mais il faut d’abord vous raconter la semaine du 9 au 15 mars. Nous vous donneront des nouvelles fraiches bientôt.

Vous vous souvenez de Ken? Nous vous avions parlé de lui lors de notre périple entre les États-unis et Baie Saint Paul. Il nous avait pris en stop de Lavaltrie jusqu’à notre destination finale. Sa fille était présente dans la voiture mais elle n’était pas très causante. Nous avions donc passé un bon moment avec lui et nous avions sympathisé. Nous étions restés en contact et lorsque nous avons évoqué la possibilité de se revoir parce que nous allions à Montréal, il a proposé de nous héberger pour toute la semaine. Ken est vraiment très généreux et nous avons eu de la chance de le rencontrer.

Nous arrivons donc chez lui en début de soirée. Il nous accueille chaleureusement dans sa belle maison en construction mais il y a tout ce dont on peut avoir besoin. Le chien, Cody, est très content de nous voir aussi. Il n’a que sept mois et est très joueur. Nous lui racontons toutes nos aventures faites depuis le mois d’octobre et puis il commande une énorme pizza que nous nous partageons en trois. Nous nous installons dans la chambre qui est habituellement celle de son petit garçon pour une bonne nuit de sommeil. Le lendemain nous nous reposons un peu. On teste notamment les jeux qu’on nous a offert lors de notre départ. En fin de journée nous partons avec Ken direction Montréal. Nous sommes allés revoir les cowboys fringants! En effet la semaine avant notre départ nous avons vu qu’ils faisaient un concert surprise pour le climat. Les billets n’étaient vraiment pas chers et nous avons proposé à Ken de nous accompagner. Nous sommes partis de bonne heure afin d’éviter la circulation. Ken nous a montré un chantier sur lequel il travaillait et il nous a proposé de l’aider le lendemain sur place. Après avoir récupéré une amie de Ken nous nous sommes rendus à la salle. Les portes s’ouvraient à 19h et il était un peu plus de 18h nous sommes donc allés souper avant. Le cabaret était un peu vieillot mais ça donnait un cachet à la salle. Nous sommes montés sur le balcon pour que Lucie puisse voir et notre hôte est resté en bas. Le concert était différent de celui de Québec. La salle étant plus petite ça donnait une ambiance intimiste. De plus ils n’ont pas joué exactement les mêmes chansons et pas forcément dans le même ordre. Les gens arrêtaient pas de demander des morceaux dans les interludes et parfois ils les jouaient. On a eu encore droit à la distribution de bière et au jeté de bassiste dans le public mais pas de demande en mariage cette fois. C’était vraiment un bon concert et une très belle soirée.

Le mercredi nous devions accompagner Ken sur le chantier pour poser des plaques de plâtre mais il nous a laissé dormir. Il faut dire que nous nous étions couché à minuit trente et qu’il partait à 5h du matin pour éviter le traffic. Nous sommes donc partis en exploration de la ville de Lacaltrie et nous avons pris Cody, le chien avec nous. Il faisait très beau et nous sommes allés un peu le long du fleuve Saint Laurent avant de faire un tour en ville. La ville n’est pas bien grande bien qu’elle compte 15 000 habitants. L’après midi nous avons joué avec Ken au Cribbage un jeu de carte très populaire ici. Nous avions appris à y jouer avec Jennifer notre première hôte. Nous sommes allés faire quelques courses aussi en vue du souper. Le soir, notre ami est sorti et nous nous sommes couchés tôt.

En effet le 12 mars, il retournait à Montréal en partant à 5h du matin. Nous nous sommes donc réveillés très tôt pour aller avec lui. Il nous a déposé en ville et nous sommes partis faire un tour. Il faisait encore nuit à cette heure et rien n’était ouvert. 6h du matin c’était une belle heure pour monter au Mont Royal et voir le soleil se lever sur la ville. Nous nous sommes mis en route et notre itinéraire nous a mené à traverser longuement un très grand cimetière. Dans la pénombre. Avec des plaques de glace sur le chemin. C’était une expérience assez dingue entre l’ambiance étrange et calme du cimetière, l’obscurité et le fait de faire attention à chaque pas de ne pas glisser. Après tout ces efforts nous étions presque arrivés à un belvédère pour observer la vue. C’était assez dingue et malgré l’heure matinale il y avait quand meme quelques personnes. Nous avons regardé le soleil se lever mais il y avait quelques nuages donc finalement nous avons vu la lumière augmenté au fur et à mesure. Nous sommes ensuite redescendus par l’autre côté. Nous avons croisé quelques personnes qui venait faire du sport. Ensuite nous avons exploré un peu la ville avant de nous poser pour manger un morceau. Retour en ville pour voir notamment la vieille ville et le vieux port. Ensuite nous sommes allés voir la ville souterraine. Tout ça était dingue. C’est vraiment une ville énorme et démesurée. Enfin nous sommes allés au parc Jean Drapeau pour voir un autre point de vue sur la ville. Nous avons ensuite retrouvé Ken pour revenir à Lavaltrie. C’était une belle matinée car nous avons fait tour ça avant midi! Ken a été récupérer ses enfants puis nous avons diné avant de faire des courses et rentrer chez lui. Nous avons de nouveau joué aux cartes avec deux amis à Ken. Cette journée était vraiment chargée et nous étions contents de nous coucher le soir.

Le vendredi matin nous avons pris la mesure de l’importance de la crise mondiale. La veille nous étions insouciants. Tout ça nous paraissait loin. Pourtant nous avons entendus les nouvelles parlant de Pandémie, d’arrêt de compétition sportive et autres. Mais nous ne mesurons pas la gravité de la situation. Le Canada a très vite annoncé des mesures fortes. Fermeture des lieux publics et invitation à rester chez soi. Nous ne savions pas trop quoi faire. Toutes ces mauvaises nouvelles qui nous parvenaient nous ont un peu abattus. La pluie tombait aussi à torrent ce qui ne motivait pas à grand chose. Nous sommes retourné faire un tour en ville mais tout était fermé. Le soir, Ken avait invité des amis pour le souper. C’était sympa et ça nous a changé les idées. Nous avons mangé un bon repas et passé une soirée avec plein de québécois. Cependant nous étions encore un peu fatigués de la veille nous n’avons donc pas trop tardé à monter dormir.

Le samedi, nous avons donné un petit coup de main à Ken. Lucie a fait de la peinture et Thomas a tenté de colmater une fuite. A midi nous sommes allés avec Ken et un couple d’amis de la veille à une cabane à Sucre. Nous avons dîné sur place. Nous avons goûté à plein de produits d’érable dont la fameuse tire d’érable qui se déguste sur la neige. C’était vraiment très bons et nous avons certainement trop mangé. Après avoir été faire quelques courses nous sommes rentrés. Le soir, Ken a reçu son ami Pierrot et nous avons joué à plusieurs jeux de société. Le lendemain, nous avons déjà emballé nos affaires et nous sommes partis avec eux pour qu’ils nous déposent à notre prochain endroit.

C’était vraiment une belle semaine. Nous avons été super bien accueillis et nous avons rencontré plein de gens. On a fait quelques activités même si nous en avons faits moins que prévu avec le virus. C’était chouette de vivre avec un vrai québécois, de rencontrer sa famille et ses amis. Il nous a dit qu’on allait s’ennuyer de lui… Rien n’est moins sûr!

Trois Rivières

Cet article date du début du mois de mars. Il se déroule juste après la fin de notre long séjour à Québec et avant la pandémie…

Nos adieux effectués, nous avons pris un bus pour nous mener jusqu’à Sainte Foy, non loin d’où nous étions hébergés à notre arrivée à Québec. Après 45 minutes nous étions sur notre lieu de rendez-vous pour le covoiturage. Il faisait encore un peu froid pour refaire du pouce. Nous avons donc pris la route avec notre conductrice en direction de Trois Rivières. Nous allions retrouver Soleysa sur place et découvrir la ville. Après environ 1h30 de trajet nous étions à l’université où nous avons retrouvé notre compatriote belge.

Elle nous a gentiment accueilli dans son logement étudiant et après avoir déposé nos affaires elle nous a présenté à Stéphanie, une québécoise qui étudie ici, et puis nous avons rencontré Salomé qui n’était pas tout à fait inconnue à Lucie. En effet elle a fait aussi les mathématiques à l’ULB et à donc des amis en commun avec Lucie. Comme quoi le monde est petit. Soleysa nous a préparé un bon petit plat de pâte puis nous avons joué tous les cinq à des jeux de société. C’était assez fun et nous nous sommes couchés assez tard.

Le lendemain nous sommes partis avec Soleysa et Stéphanie vers le centre ville de Trois Rivières pour prendre le petit-déjeuner. Après un déjeuner copieux nous avons un peu visité la ville. Nous nous sommes baladés le long du Saint Laurent et puis nous sommes allés voir l’ancien monastère des ursulines. La ville est assez petite et il n’y avait pas grand chose à faire ou à voir. Nous sommes ensuite revenus à l’université où nous avons fait une petite balade dans des sentiers aux alentours. Après nous nous sommes posés dans un pub pour dîner. Nous avons terminé la journée par une petite visite de l’université. Nous devions ensuite avoir un covoiturage vers notre autre destination mais celui-ci a été annulé. Nous étions un peu paniqués mais heureusement pour nous il y a eu une solution. Un autre covoiturage s’est proposé à nous via Soleysa. Nous sommes donc partis vers 18h30 en direction de notre destination suivante.

Ce fût une courte mais sympathique visite. C’était chouette de retrouver Soleysa et de découvrir là où elle étudiait ainsi que les gens qu’elles fréquentaient.

La vie en confinement à Boldairpur

Nous voilà depuis presque cinq semaines sur ce quatrième Helpx dans des circonstances vraiment particulières. Alors que nous venons de fêter Pâques et que la neige fond doucement, nous pouvons vous raconter comment se passe notre quotidien ici.

Notre routine n’a pas vraiment changé, nous nous levons à 7h30 le matin. Nous venons à pied depuis notre éco-gîte jusqu’au pavillon d’accueil. Nous prenons notre petit déjeuner sur place avant d’aller voir les poules. Depuis notre arrivée sur place nous sommes responsables d’elles. Le matin nous ouvrons le poulailler et leur donnons à manger. Nous avons malheureusement constaté que les poules mangeaient leurs œufs. Nous devons donc passer régulièrement dans la journée si nous voulons en avoir. Le pondoir a aussi été modifié et nous amenons des œufs piégés avec de la moutarde mais rien ne change. Après les poulettes c’est le début officiel de notre journée de travail. Nous travaillons beaucoup dans l’érablière pour le temps des sucres. Nous sommes devenus des experts en repérage et réparation de fuites et nous sortons par tout les temps. On passe souvent 3h là le matin. Il nous arrive aussi de faire d’autres choses que des réparations. Nous avons ainsi travaillé à transférer l’eau d’érable, à nettoyer les citernes et le laboratoire, à construire un barrage, à mettre le sirop en conserve, à déménager des choses,… Depuis la semaine dernière Lucie travaille l’après-midi en cuisine pour le repas communautaire et Thomas est dans l’érablière. Nous travaillons encore environ 3h. Vers 18h nous mangeons tous ensemble. Ensuite nous prenons un petit thé et le dessert avant de faire les tâches du soir. La journée se termine par 9 minutes de méditation. Après nous sommes libres. Lucie a passé beaucoup de temps sur un puzzle de mille pièces qu’elle a fini il y a quelques jours. Il était vraiment difficile mais le résultat est beau. Pour se détendre, nous jouons à des jeux, nous lisons, nous allons marcher,… Il y a pas mal animaux sur le domaine, en plus du chien, des chats et des poules. Ainsi avec le printemps la forêt se réveille et les oiseaux sortent, nous voyons aussi des castors, des écureuils, des chevreuils,…

Le super puzzle mosaïque

Globalement on se sent chanceux d’être là. On est arrivé à temps ici et c’est super. C’est toute une communauté qui vit ici dans un grand domaine boisé au milieu de nul part mais vraiment on est bien. Il y a 18 personnes en tout avec nous deux donc ça fait du monde avec qui parler et faire des choses et le travail nous occupe pas mal de temps. Nous avons droit à un jour de congé par semaine pour le moment mais c’est juste parce qu’il faut vraiment travailler sur la récolte de l’eau d’érable avant la fin de la saison. On ne se sent pas trop en confinement vu que nous pouvons nous balader sur le domaine et voir d’autres personnes. Maintenant c’est sûr que nous ne pouvons pas quitter le domaine. Ils sont supers prudents et on se fait livrer tout ce dont on a besoin. Avant de l’utiliser tout est désinfecté au cas où. Nous avons chaque semaine une petite réunion pour faire le point sur la situation et nous expliquer si on mets des nouveaux protocoles en place pour se protéger. Étant donné qu’il y a des personnes qui ont plus de 70 ans on se doit d’être prudent.

On nous a accueilli très chaleureusement ici, on parle avec tout le monde et on passe de bons moments après le travail. On nous a déjà offert quelques verres, notamment de vin d’érable produit ici. Il y en a deux un sec et un doux plus sucré. Lucie préfère le doux. Mais ce qui est surprenant c’est que ça ne goûte pas vraiment l’érable. Pour le fabriquer, il faut du sirop et de la patience car le mélange reste en baril pendant 3 mois avant de pouvoir être bu. On fait partie de la « famille » selon certains habitants. Et nous avons pu constater que les gens nous appréciaient. Il faut dire que Lucie leur fait souvent de bons desserts, nous leur avons même fait goûter des croustillons comme au pays. Pour Pâques, nous avons été invités à dîner avec tout le monde. Nous étions aussi invités à aller récolter l’eau de Pâques mais c’était à 5h du matin. Et nous ne connaissions pas cette tradition. Ici ils vont donc récolter de l’eau de source avant le lever du soleil le jour de Pâques et cette eau aurait des propriétés miraculeuses. Nous les avons rejoints vers 11h30 pour l’apéritif. Un verre de champagne pour Thomas et de l’eau de Pâques pour Lucie. Ils prenaient des bouchées avec du foie gras pour accompagner mais nous avons passé notre tour. Ensuite un autre apéritif avec du vin d’érable et de l’eau pétillante nous a été offert. Pour manger c’était du melon autour duquel il y avait du jambon. Le repas c’était des œufs bénédictines. Thomas a mangé les œufs mais Lucie les a pris sans saumon. Ils étaient accompagnés de roquette et de tomate cerise. Ensuite nous avons eu droit à une petite assiette de fromage accompagné d’un verre de vin d’érable sucré. Enfin c’était le dessert. Lucie avait passé une partie de la semaine à préparer plein de petites mignardises. D’autres avaient fait un gâteau au fromage et du sucre à la crème (un mélange de sirop d’érable et de crème qui est devenu le dessert préféré de Lucie) C’était délicieux et super bon. Nous avons vraiment été gâtés et ce fut un bon moment de partager ce repas avec tout le monde.

Toute la gang s’est déguisée, juste pour le fun!

Pour la suite du voyage on ne sait toujours pas ce qu’on va faire. Pour le moment on profite de chaque jour et de ce que le lieu et les personnes ont à nous offrir ici. Nous espérons pouvoir poursuivre la découverte de ce superbe pays un jour. Au pire nous reviendrons.

Quelques nouvelles

Le printemps vient de débuter aujourd’hui mais on ne s’est rendu compte de rien. Comme beaucoup de gens on s’est un peu arrêté depuis le 12 mars qui a été la journée où tout s’est accéléré ici au Canada. Enfin tout a plutôt ralenti. Afin de lutter contre la propagation de ce virus. Alors oui il s’est passé des choses entre le moment où nous avons quitté Québec et maintenant mais nous y reviendront plus tard dans d’autres articles.

Tout d’abord on tient à rassurer tout ceux qui pourraient en douter, nous allons bien. Nous sommes actuellement dans un lieu communautaire dans un endroit isolé. Nous sommes ici depuis le 15 mars et pour rentrer nous avons dû éviter d’être exposé au virus. Nous avons eu une conversation téléphonique avant de venir pour savoir si on pensait être malade ou avoir été exposé. Ce qui veut dire qu’ils ne prennent aucun risque ici. Ils évitent un maximum les contacts avec l’extérieur. Nous sommes ici pour travailler dans l’érablière afin de faire du sirop d’érable. Nous sommes dans un grand domaine boisé donc il n’est pas difficile de sortir dehors marcher. Le travail avec le sirop nous fait aussi pas mal sortir.

Le domaine est grand, il y a un pavillon commun où se trouvent un grand salon, une grande cuisine, une salle à manger, des douches, … Chaque habitant, nous sommes 18 en tout pour le moment, a aussi sa petite maison à lui. Nous avons donc un beau et confortable petit éco-gîte rien que pour nous. En temps normal, celui-ci est loué mais toutes les locations ont été annulées au vu de la situation. Il y a aussi tout le nécessaire pour la fabrication du sirop d’érable: deux érablières de 6000 arbres au total et un grand laboratoire pour transformer le sirop. Nous avons aussi la compagnie de plusieurs animaux: Lilou, une chienne de trois ans qui suit tout le monde partout, six chatons et une dizaine de poulettes.

Nos journées sont pas mal remplies. On se lève vers 7h30 et on se dirige vers le pavillon commun pour déjeuner. Ensuite nous allons nous occuper des poules et vers 9h nous commençons à travailler avec Serge. Si les températures sont positives, nous enfilons des raquettes pour aller dans les érablières. Les érables sont percés et reliés à des tuyaux qui récoltent l’eau d’érable. Cette eau passe par leurs racines où ils ont stocké du sucre pour l’hiver et surtout pour le printemps. L’eau récoltée est donc légèrement sucrée. On peut soit la boire telle quelle soit la faire bouillir pour augmenter le taux de sucre et en faire du sirop d’érable. Ici, nous produisons du sirop, du vin et du vinaigre d’érable. Nous avons aussi une troisième mini érablière qui sert juste à notre consommation d’eau d’érable. Grâce à divers outils, nous pouvons repérer les fuites dans les tuyaux qui récoltent l’eau et les réparer. En effet, plus le circuit est hermétique, plus on récolte d’eau. Vers midi, nous nous arrêtons pour retourner au pavillon où nous mangeons les restes de la veille. L’après-midi se déroule comme la matinée et nous finissons aux alentours de 16h. Généralement nous allons faire un tour en cuisine pour proposer notre aide pour la préparation du souper. Chaque jour c’est un habitant différent qui cuisine pour tout le monde. Ensuite nous nous retrouvons tous à 18h pour le souper, suivit d’un petit dessert avec de la tisane. Nous terminons la journée par une liste de tâches ménagères.

Pour le moment nous vivons au jour le jour, nous ne comptons pas sortir et nous suivons l’évolution de la situation. Nous avons mis tout nos projets en attente mais nous ne comptons pas rentrer pour autant. Nous avions prévu de rester un mois ici nous verrons à la mi-avril ce qu’il en est. C’est sûr que nous nous sommes inquiets pour la poursuite de notre voyage mais nous ne pouvons rien faire d’autre qu’attendre. Alors autant profiter de chaque jour et ne pas trop s’en faire pour l’avenir. Nous espérons que vous aussi vous prenez soin de vous. C’est une période difficile et un peu étrange mais c’est un mal nécessaire. Restez chez vous. Profitez en pour faire ce que vous aimer. Nous c’est ce que l’on fait.