En route vers l’ouest

Après trois semaines passées chez Ken, nous étions heureux de reprendre la route et de repartir à l’aventure. Il est certain que ce voyage ne se passe pas exactement comme on l’aurait souhaité mais nous nous considérons chanceux d’être ici et nous voulons profiter des derniers mois qui nous restent.

Il fallait cependant régler un petit détail avant de partir. En effet, en nous vendant la voiture, le garagiste nous avait prévenus qu’il faudrait vidanger et changer l’huile de celle-ci mais que la voiture avait été vérifiée et qu’en dehors de ça tout allait bien. Nous avions déjà fait un aller-retour jusqu’à Brownsburg Chatam pour dire bonjour et chercher une commande et tout s’était bien passé. Le souci était surtout de trouver un garage qui pourrait nous faire notre vidange avant notre départ. Après avoir essayé plusieurs endroits, nous nous étions rabattu sur le centre auto de Canadian Tire qui pouvait nous recevoir le samedi 7 juin au matin. Normalement ça n’allait pas prendre trop de temps et nous pourrions reprendre la route par la suite. Une heure après avoir déposé la voiture, le caissier vient nous chercher et nous fait une liste énorme de choses à changer sur cette voiture. Il y en aurait pour 1500 dollars en tout. Nous savons évidemment que ce genre d’endroit va essayer de te faire faire des réparations mais nous sommes tout de même inquiets. Surtout lorsqu’il nous montre que le pneu avant gauche tient à peine à la voiture. Nous essayons de joindre le garage, Ken,…  Ken nous dit que ce n’est pas un bon endroit pour faire des réparations, nous disons donc que nous allons rentrer et faire les réparations nous-même, tant pis pour le départ, il sera reporté. Mais là ils veulent nous faire signer une décharge car la voiture est vraiment dangereuse à conduire selon eux. On ne sait pas trop quoi faire, on se sent mal et on a l’impression de s’être fait avoir en achetant la voiture. Nous acceptons de faire les réparations essentielles sur place et essayons de joindre le garage pour se plaindre. Nous avons passé la matinée à attendre les réparations et à essayer de voir ce qu’on pouvait faire. Finalement nous avons eu le garage qui nous a dit qu’il voulait bien faire les réparations le lundi et que ça lui couterait deux fois moins cher que là où nous étions. C’était cependant trop tard. Il a donc accepté de nous verser une compensation financière. Toute cette histoire nous avait retardés et on ne savait pas trop quoi faire. On se sentait mal mais nous ne pouvions pas retourner chez Ken car il recevait des amis et il n’y avait plus de place pour nous. Nous avons été manger dans un  parc notre pique-nique et après s’être posés et avoir discuté nous avons décidé de reprendre la route et de partir comme prévu avec un demi-jour de retard.

Il y en avait en tout pour 36 heures de route et Lucie avait planifié plus ou moins quatre jours de conduite. Nous sommes donc partis vers l’ouest mais il nous fallait d’abord quitter  le Québec. Là il faut savoir que rien que le Québec fait trois fois la taille de la France, nous avons donc roulé jusqu’au soir en nous arrêtant quelque fois. Nous avions tout prévu afin de nous arrêter le moins possible et d’être le moins souvent possible en contact avec des gens. Nous avions de la nourriture en suffisance, du matériel pour cuisiner,  nos affaires pour dormir dans la voiture et si nous devions nous arrêter nous avions nos masques en tissus et du désinfectant. Le samedi soir nous nous sommes donc arrêté sur une aire de repos pour souper avant de reprendre la route jusqu’au coucher du soleil. Là nous avons trouvé, via une application que Lucie avait téléchargée, une descente à bateau pour se parquer un peu à l’écart de la route et des habitations et pour pouvoir dormir. La première nuit s’est plutôt bien passée et nous sommes repartis vers 8h le matin. Vers 10h nous étions en Ontario. Nous avions peur qu’il y ait des contrôles entre les frontières provinciales et nous avions donc une lettre écrite par notre future hôte expliquant où on allait et ce que nous faisions sur la route. Cependant nous n’avons rien vu le premier jour. Il y avait des panneaux demandant de se faire tester si on pensait avoir le virus. Nous roulions donc  sur la Transcanadienne par le Nord et nous traversions l’Ontario. L’autoroute n’en est pas vraiment une et la vitesse y est limitée mais nous avions de superbes paysages qui défilaient sous nos yeux. Le pays nous semblait vraiment beau. Surtout que nous avons croisé deux orignaux sur la route. L’animal est énorme et vraiment très impressionnant à voir. Le soir, après de petites recherches, nous avons finalement trouvé une belle descente de bateau au bord d’un lac. La nuit fut cependant bien moins calme car un orage s’est déclaré et que la pluie en tombant perturbait notre sommeil.

Le lundi matin, nous avons donc repris la route. L’Ontario est vraiment grand et nous savions qu’il nous faudrait du temps pour le traverser. Cependant nous avions toujours de beaux paysages et la route ne nous semblait pas si longue. Nous continuions à avancer vers l’Ouest tranquillement. Pour nous distraire on parlait ou bien nous écoutions la musique à la radio quand il y en avait ou sur nos téléphones. Vu que le territoire est grand il faut parfois réfléchir s’il faut faire le plein ou non car il y a parfois plus de 100 kilomètres sans pompe à essence. Ainsi le lundi soir, nous étions proches de la réserve et nous voulions faire le plein. Nous avions repéré une pompe sur la route à une vingtaine de kilomètres de la dernière ville en Ontario. Cependant sur place, aucune pompe ne fonctionnait. Nous étions à plus de 20 kilomètres de la ville et de la frontière avec le Manitoba. Nous ne savions évidemment pas ce qu’il en était des contrôles. Nous sommes donc retournés en ville avant de reprendre la route pour trouver un endroit où dormir. Là pour la première fois nous n’avons rien trouvé. On entendait à la radio une alerte pour une tempête mais de ce que nous comprenions c’était au nord de L’Ontario. Erreur, c’était exactement là où nous étions et ce n’était pas du tout un gentil orage comme la veille. La pluie tombait vraiment à grandes eaux et le ciel était très sombre. Le vent soufflait aussi extrêmement fort. Nous n’avions toujours rien trouvé pour dormir et il nous semblait évident que la voiture n’allait pas être optimale. Nous sommes donc retournés à nouveau en ville pour dormir dans un motel. Il était tard et il y en avait déjà plusieurs complets ou fermés mais finalement nous avons trouvé. Là nous avons eu la surprise de voir que nous avions changé de fuseau horaire et qu’il était une heure plus tôt que nous pensions. Le lendemain matin nous étions prêts pour le dernier morceau après une bonne mais un peu courte nuit. Nous sommes donc arrivés au Manitoba où il n’y avait que des panneaux informatifs et pas de contrôle. Après quelques kilomètres, la route a vraiment changé pour se transformer en autoroute à deux bandes et le paysage à lui aussi changé. Nous ne voyions plus que des champs à perte de vue. Nous étions dans les prairies. La route était beaucoup plus monotone et il y avait aussi moins d’endroits pour s’arrêter. Dans l’après-midi, nous étions au Saskatchewan et nous avions à nouveau reculé d’une heure car ils ne passent pas à l’heure d’été. Enfin, en début de soirée nous sommes arrivés chez Shirley à Moose Jaw, au milieu des prairies.

Le trajet a été long mais nous a appris plusieurs choses. Les canadiens sont vraiment gentils mais on peut difficilement leur faire confiance en matière d’argent, l’Ontario est vraiment beau et nous ne nous en étions pas rendu compte en arrivant ici, il faut vérifier la météo prévue pour l’endroit où on veut passer la nuit et conduire longtemps c’est fatiguant. Nous étions vidés et sans énergie en arrivant. Le changement de fuseau horaire n’a pas aidé non plus. Mais maintenant nous allons bien et nous continuons de profiter de ce voyage tout en étant prudents.

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