Le printemps vient de débuter aujourd’hui mais on ne s’est rendu compte de rien. Comme beaucoup de gens on s’est un peu arrêté depuis le 12 mars qui a été la journée où tout s’est accéléré ici au Canada. Enfin tout a plutôt ralenti. Afin de lutter contre la propagation de ce virus. Alors oui il s’est passé des choses entre le moment où nous avons quitté Québec et maintenant mais nous y reviendront plus tard dans d’autres articles.
Tout d’abord on tient à rassurer tout ceux qui pourraient en douter, nous allons bien. Nous sommes actuellement dans un lieu communautaire dans un endroit isolé. Nous sommes ici depuis le 15 mars et pour rentrer nous avons dû éviter d’être exposé au virus. Nous avons eu une conversation téléphonique avant de venir pour savoir si on pensait être malade ou avoir été exposé. Ce qui veut dire qu’ils ne prennent aucun risque ici. Ils évitent un maximum les contacts avec l’extérieur. Nous sommes ici pour travailler dans l’érablière afin de faire du sirop d’érable. Nous sommes dans un grand domaine boisé donc il n’est pas difficile de sortir dehors marcher. Le travail avec le sirop nous fait aussi pas mal sortir.
Le domaine est grand, il y a un pavillon commun où se trouvent un grand salon, une grande cuisine, une salle à manger, des douches, … Chaque habitant, nous sommes 18 en tout pour le moment, a aussi sa petite maison à lui. Nous avons donc un beau et confortable petit éco-gîte rien que pour nous. En temps normal, celui-ci est loué mais toutes les locations ont été annulées au vu de la situation. Il y a aussi tout le nécessaire pour la fabrication du sirop d’érable: deux érablières de 6000 arbres au total et un grand laboratoire pour transformer le sirop. Nous avons aussi la compagnie de plusieurs animaux: Lilou, une chienne de trois ans qui suit tout le monde partout, six chatons et une dizaine de poulettes.
Nos journées sont pas mal remplies. On se lève vers 7h30 et on se dirige vers le pavillon commun pour déjeuner. Ensuite nous allons nous occuper des poules et vers 9h nous commençons à travailler avec Serge. Si les températures sont positives, nous enfilons des raquettes pour aller dans les érablières. Les érables sont percés et reliés à des tuyaux qui récoltent l’eau d’érable. Cette eau passe par leurs racines où ils ont stocké du sucre pour l’hiver et surtout pour le printemps. L’eau récoltée est donc légèrement sucrée. On peut soit la boire telle quelle soit la faire bouillir pour augmenter le taux de sucre et en faire du sirop d’érable. Ici, nous produisons du sirop, du vin et du vinaigre d’érable. Nous avons aussi une troisième mini érablière qui sert juste à notre consommation d’eau d’érable. Grâce à divers outils, nous pouvons repérer les fuites dans les tuyaux qui récoltent l’eau et les réparer. En effet, plus le circuit est hermétique, plus on récolte d’eau. Vers midi, nous nous arrêtons pour retourner au pavillon où nous mangeons les restes de la veille. L’après-midi se déroule comme la matinée et nous finissons aux alentours de 16h. Généralement nous allons faire un tour en cuisine pour proposer notre aide pour la préparation du souper. Chaque jour c’est un habitant différent qui cuisine pour tout le monde. Ensuite nous nous retrouvons tous à 18h pour le souper, suivit d’un petit dessert avec de la tisane. Nous terminons la journée par une liste de tâches ménagères.
Pour le moment nous vivons au jour le jour, nous ne comptons pas sortir et nous suivons l’évolution de la situation. Nous avons mis tout nos projets en attente mais nous ne comptons pas rentrer pour autant. Nous avions prévu de rester un mois ici nous verrons à la mi-avril ce qu’il en est. C’est sûr que nous nous sommes inquiets pour la poursuite de notre voyage mais nous ne pouvons rien faire d’autre qu’attendre. Alors autant profiter de chaque jour et ne pas trop s’en faire pour l’avenir. Nous espérons que vous aussi vous prenez soin de vous. C’est une période difficile et un peu étrange mais c’est un mal nécessaire. Restez chez vous. Profitez en pour faire ce que vous aimer. Nous c’est ce que l’on fait.